Les cagots

Publié le par Magus

Par François


Le personnage principal de Magus, Stanislas, vit en marge de son village car il est accusé d'être un descendant de sorcier.
Cette discrimination envers certaines catégories de populations a bien existé au moyen-âge, et ceux qui en souffraient étaient, dans certaines régions, qualifiés de "cagots".
Information intéressante: alors que certains métiers leur étaient totalement interdits, les "cagots" avaient la possibilité d'exercer un métier très sympatique...fossoyeurs !!


Pour en savoir plus sur les cagots, je vous invite à lire l'article Wikipedia ci-dessous, très bien documenté :

Mis à l'écart, victimes d'une sorte de racisme populaire, fortement ancré localement, il leur était défendu sous les peines les plus sévères d'habiter dans les villes et les villages ou d'être chaussés et habillés autrement que de rouge. Ils vivaient dans des quartiers spéciaux, souvent d’anciennes léproseries. Ils ne devaient pas marcher pieds nus (ce qui était courant pour les pauvres) et dans certaines régions devaient signaler leur approche par une crécelle. Ils étaient tenus de porter un signe distinctif, généralement une patte de canard, coupée dans du drap rouge et cousue sur leurs vêtements. À Marmande, en 1396, le règlement précise que les gahets devront porter, cousu sur leur vêtement de dessus, du côté gauche, un signe de tissu rouge, long d’une main et large de trois doigts.

 

Ils ne se rendaient au village que pour leurs besoins les plus pressants et pour aller à l'église, où ils ne pouvaient entrer que par une porte basse pour les obliger à se courber ; un bénitier spécial leur était réservé et ils étaient relégués au fond, avec des sièges séparés du reste des fidèles. Les sacrements même leur étaient interdits en certains endroits pour la même raison qu'aux bêtes. On ne recevait point leur témoignage en justice, et c'était par grâce que la coutume de Béarn avait établi que les dépositions de sept d'entre eux équivaudraient à une déposition légale…

 

Ils n’avaient pas de nom de famille ; seul un prénom suivi de la mention « crestians » ou « cagot » figurait sur leurs actes de baptême, et les cérémonies religieuses qui les concernaient se déroulaient généralement à la nuit tombée. À leur mort, ils étaient enterrés à l’écart dans un endroit du cimetière ou dans un cimetière à part. Ils n’étaient autorisés à se marier qu’entre eux.

 

Certains métiers leur étaient interdits, généralement ceux considérés comme susceptibles de transmettre la lèpre, comme ceux liés à la terre, au feu et à l’eau ; ils devaient prendre celle-ci à des fontaines qui leur étaient réservées. Ils n'étaient donc jamais cultivateurs. Les métiers en rapport avec l’alimentation leur étaient également interdits. Ils ne devaient porter aucun objet tranchant, donc ni arme ni couteau, mais on les retrouve curieusement exerçant des professions telles que chirurgiens et on leur prête volontiers des dons de guérisseurs. Les femmes étaient souvent sages-femmes ; jusqu’au XVe siècle, les cagotes eurent même la totale exclusivité de cette activité.

 

Ils étaient par contre autorisés à toucher le bois ; aussi étaient-ils souvent charpentier ou maçon, bûcheron ou tonnelier. Dans les cas où les instruments de torture étaient en bois, ce qui était fréquent dans les bourgs et villages, il arrivait qu'ils soient bourreaux ou menuisiers, constructeurs de cercueils et fossoyeurs, fonctions qui n’amélioraient pas leur image auprès des populations locales ni par conséquent leur sort. Les professions qu'ils exercèrent le plus souvent furent celles de vannier, de cordier et de tisserand. Payés en nature, ils ne percevaient pas de salaire et constituaient donc une main-d’œuvre à bon marché.

 

De telles conditions de vie les faisaient souvent dépendre de la charité publique, en particulier celle de l’Église et de fondations destinées à subvenir aux besoins des lépreux revenus des Croisades. Le clergé comme l’aristocratie justifient toutefois cette discrimination parfois jusqu'en plein XVIIIe siècle, en dépit du fait que les cagots étaient chrétiens ; ils ont beau jeu de condamner les excès commis sur ces populations par les manants sur lesquels pesaient corvées et impôts dont les cagots étaient exempts, car la taille et même la corvée étaient le plus souvent liées au travail de la terre. Cette exemption dura jusqu’au règne de Louis XIV où l’on comptait 2500 cagots en Béarn. Ils rachetèrent alors, moyennant finance compensant les impôts dont ils étaient dispensés, leur « affranchissement » par ordonnance royale.

 

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